Les Ateliers du Moulin Lamour
les ateliers du moulin
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Les ateliers d'art spécialisés du moulin lamour à BRIASTRE
Posted on October 8, 2015 at 2:58 PM |
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Je suis éducatrice spécialisés, mon mari également et nous nous sommes rencontrés lors de nos études artistiques aux Beaux-Arts de CAMBRAI. Aujourd'hui, nous passons notre vie à enseigner les techniques artistiques à tout public. Nous avons commencé notre carrière aux Papillons Blancs de CAMBRAI, où pendant prés de 15 ans nous avons animé à temps plein, des ateliers d'art pour adultes souffrant de déficience mentale. Aujourd'hui nous animons des ateliers d'art privés pour adultes, des ateliers handy'paint pour adultes souffrants de handicap mental ou moteur et nous sommes un centre de formations pour le personnel des structures éducatives avec des propositions de stages stages aux différentes techniques d'expression artistiques. |
La peinture en gérontologie et alzheimer
Posted on September 24, 2012 at 6:56 AM |
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La peinture en gérontologie. Cet article est issu de mon expérience d'intervention en maison de retraite. Je suis confronté aux malades atteints de la maladie Alzheimer et dans mes interventions artistiques, je suis obligée de me remettre en question et de chercher des solutions pour ne pas mettre de côté ces personnes que j'encadre depuis plusieurs années et dont la dégénérescence bloque l'expression. Je n'ai pas encore la réponse absolue mais mon cheminement commence à m'amener vers des actions positives. Difficultés rencontrées dans la pratique de l’activité
Peinture et maladie
Difficultés rencontrées dans la pratique de l’activité
Les malades atteints de la maladie d’aheizemer sont confrontés
à la perte de la notion d’espace. De ce fait, il leur devient très difficile
voir impossible de coloriser une zone cloisonnée d’un trait. La reproduction
d’œuvre devient alors totalement inadaptée.
Au-delà de ce constat, il semble même que la personne ne
discerne plus les couleurs.
Ce que je veux dire c’est que la personne n’est plus capable
de penser : blanc = non colorisé. Alors elle va appliquer de la couleur n’importe
où et, sur ce qu’elle avait déjà colorisé.
L’œuvre va alors perdre toute sa logique de couleur mais
aussi tout son sens, en tout cas pour le lecteur car, rien ne nous dit que
cette œuvre n’a pas de sens pour la personne qui la réalise. En tout état de
cause, lorsque cette personne est contente de son travail c’est que celui-ci à
du sens pour elle alors il n’y a pas à intervenir, c’est le principe de l’œuvre
abstraite.
La perte de sens se retrouve sur la relation entre le mot et
l’objet. Là nous sommes dans une réalité compliquée à prendre en charge. Comment
représenter quelque chose que l’on n’identifie plus réellement. Le décalage
entre la pensée et la représentation devient un véritable frein à l’expression.
Il semble que seul le plaisir de la couleur attise l’esprit.
Ce plaisir est à exploiter mais de manière à ne pas frustrer
la personne qui garde la conscience et une certaine notion du beau.
Cette notion du beau n’est pas franchement consciente, elle
semble se caler sur une comparaison avec les autres productions ou par rapport
au modèle.
Intentionnellement, je ne dit pas modèle choisit car, la
personne atteinte de ce syndrome n’exprime plus de désir de choix. Elle ne sait
pas se décider car, encore une fois, elle est dans l’incompréhension.
Elle ne sait pas quel est le plus beau pour elle entre tel
ou tel modèle proposé, elle ne sait pas celui qu’elle préfère, elle ne sait pas
ce qu’elle fait là ! Elle doute de ses capacités à faire les choses, elle
s’angoisse, elle veut partir, fuir, se réfugier dans quelque endroit qui lui
semble familier.
Ces personnes ont besoin de repères. Dans ce contexte, il
est très important de :
Proposition et adaptation
Le choix des sujets :
La personne âgée est un individu avec tout ce que cela
implique : son histoire, son vécu, sa vie sociale, familiale et professionnelle.
A partir de là, tout est dit. On ne peut pas décemment
proposer à cette personne des reproductions infantilisantes et donc
dégradantes.
Même si la mémoire et les capacités semblent défaillantes,
le respect de la personne nous oblige à réfléchir nos propositions de manière à
ce quelles soient appropriées à leur identité et tout simplement à leur
âge !
Pour les personnes ayant gardé une bonne capacité
intellectuelle, il est intéressant de pratiquer la reproduction ou
l’inspiration d’œuvre.
Il ne faut pas s’attendre à des reproductions à l’identique,
qui n’ont en soi aucun intérêt autre qu’une prouesse technique.
Non, l’important est de permettre l’initiative picturale.
Donner l’envie de peindre.
La correction du dessin par l’animateur n’est judicieuse que
lorsque la personne le demande. Corriger systématiquement est castrateur. C’est
imposer sa propre perception du monde à l’autre. C’est le priver de
l’expression de sa personnalité, de son moi intérieur.
Van Gogh ne faisait absolument rien de conforme et
c’est ce qui a fait son art unique et si reconnaissable.
Nous avons trop tendance à vouloir tout standardiser,
stigmatiser, conformer.
Il faut que ce soit beau ! Mais, le beau est une vu de
l’esprit. Le beau en soi n’existe pas.
C’est une référence à des critères qui permet de classer les
choses dans un registre de beau ou de laid.
Il ne nous est pas autorisé de juger une réalisation qui ne
nous semble pas esthétique.
Les réalisations sont construites en fonction de critères
tout à fait uniques et personnels. Pour arriver à répondre à toutes les demandes, toutes les
personnalités et toutes les difficultés liées à l’âge, il faut se munir de
matériel.
Du matériel peu onéreux mais de qualité
La gouache est à déconseiller car trop associée à un statut
scolaire qui infantilise
On se tournera donc vers des techniques plus nobles
Les aquarelles
Les pastels secs ou gras,
Le fusain et la pierre noire
La sanguine
Les encres colorées (légèrement plus onéreuses) mais qui
permettent des effets (cire et sel)
La peinture acrylique (plus délicate à nettoyer sur les
vêtements)
La peinture à l’huile mais les produits de dilution sont
toxiques ce qui est plus délicat à gérer.
Les techniques de cerne et de cire : drawin-gum, cire
liquide, bougie, cerne relief. Pour aider à la réalisation des personnes malades, il est possible d'utiliser des caches afin de préserver les parties déjà colorisées ou de faire des séparation de couleurs. Les pochoirs restent très stéréotypés et sont à proscrire si l'on veut conserver un travail de création personnelle. La connaissance et la maîtrise d'un éventail suffisant de techniques est indispensable à l'intervention en atelier thérapeutique, ce qui est le cas en gérontologie. Il est important de pouvoir rebondir d'une technique à une autre afin d'amener la personne vers la réussite. En art thérapie, l’échec n'est pas permit. |
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